PANNEAU 5
Pierre, murs et murgers
Montcel reste quadrillé d’un maillage dense de tas de cailloux qui conserve l’emprunte du dense réseau parcellaire viticole. Chaque vigneron épierrait son lopin en posant les cailloux en limite.
D’où, de génération en génération, la constitution de « murgers » (ou « meurgers » selon les localités) érigés dans le sens de la pente. On peut y observer de nombreux fossiles.
Certains étaient de dimension suffisante pour qu’on puisse y établir une cabane de vigne ou capette (cf. panneau 4).
Des murs de soutènement perpendiculaires empêchaient en outre la terre de glisser vers l’avant. L’hiver, les vignerons, à l’aide de hottes en osier, la remontait à dos d’homme : travail de bagnard qui explique en partie l’abandon de la vigne.
Pour aller plus loin...
Les fossiles
Les océans de la période jurassique, dont les sédiments formeront les calcaires du Revermont, étaient déjà pleins de vie.
Les formes de vie les plus évoluées sont les poissons et des reptiles marins : ichtyosaures, plésiosaures, pliosaures, crocodiles marins...
Parmi les invertébrés plusieurs groupes apparaissent et prospèrent : rudistes, bélemnites, de nombreuses espèces de bivalves...
Les ammonites deviennent très communes et évoluent au fil du temps en une multitude d'espèces morphologiquement distinctes, constituant ainsi le principal groupe utilisé pour la biostratigraphie
de cette période.
Le crocodile de Treffort
Vieux de 145 millions d’années, le fossile d’un crocodile dormait dans les réserves du musée de Brou de Bourg-en-Bresse (Ain), raconte France 3. Il a été redécouvert et identifié par le paléontologue français, Eric Buffetaut. Le fossile de ce crâne de crocodile a d’ailleurs été baptisé Machimosaurus Buffetauti, inspiré du patronyme du paléontologue.
Le fossile de ce crocodile connu comme le plus vieux spécimen du monde n’est pas réellement une découverte. Il avait en fait été retrouvé une première fois en 1868, dans les carrières de Treffort.
Marc Voiturier, figure emblématique du village décédé en 2024 :
« Lorsque Jean Delneste a découvert le fossile, le père Chanut a bien sûr été prévenu. Il l’a d’abord fait transporter dans un hangar de bois qu’il possédait à Bourg, à l’emplacement actuel de la Jeunesse laïque. Et puis je pense qu’il ne savait pas quoi en faire et il a fini par le donner au musée de Brou.
Au début, le nom de Chanut était d’ailleurs accolé, en latin bien sûr, à celui du machimosaurus.
À ma connaissance, il n’a jamais été exposé, mais il y a plus de cinquante ans, en visitant une exposition, je me souviens très bien avoir aperçu "notre" crocodile à travers un soupirail. Il était conservé au sous-sol.
On dit qu’il devrait maintenant atterrir au musée des Confluences à Lyon. J’espère seulement que le nom de Treffort ne sera pas oublié sur l’étiquette ! ».
Pour aller plus loin...
La faune des murgers
Les murgers constituent un habitat de choix pour divers reptiles recherchant les milieux secs et ensoleillés, en particulier le Lézard des murailles (Podarcis muralis) et le Lézard vert occidental (ou Lézard à deux raies : Lacerta bilineata) ; ce dernier, bien présent localement, se raréfie sensiblement plus au nord.
L'orvet fragile (Anguis fragilis, également rangé parmi les lézard bien que dépourvu de pattes), se montre plus éclectique mais s'avère très discret.
Parmi les serpents, la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) et, quoique plus rares, la Couleuvre d'Esculape (Zamenis longissimus) et la Vipère aspic (Vipera aspis) sont connues localement dans ce type de milieu.
Quant à la Couleuvre helvétique (Natrix helvetica, autrefois appelée Couleuvre à collier), elle est plutôt courante mais recherche préférentiellement des secteurs plus humides.
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