PANNEAU 1

Le sentier ethnobotanique des vieilles vignes

Il s’agit à travers le paysage d’aujourd’hui de lire le paysage d’hier et de deviner celui de demain. « Hier », c’était la côtière du Revermont couverte de vignes. Aujourd’hui, c’est la lande sèche devenue pâturage lentement envahie par le buis, le genévrier et le prunellier. Demain, ce sera le fourré triomphant, la côtière reboisée.


Ce sentier décrit les associations végétales liées aux activités humaines. Pour cette raison, il est qualifié d’ethnobotanique. Sur le parcours, la signalétique permet de repérer les plantes les plus caractéristiques de ce milieu, d’expliquer les raisons naturelles ou historiques de leur présence. Car pour lire un paysage, il u a plusieurs clefs.

La nature
Le Revermont (revers du mont) est constitué des dernières ondulations jurassiennes bordant le côté Est de la plaine de Bresse. La roche-mère calcaire produit un sol pauvre, sec et caillouteux. Les végétaux qui s’y développent spontanément sont adaptés à cette nature de sol. La flore de Montcel, hormis quelques zones humides, bas du côteau, doline, ubac (versant à l’ombre) est xérophile (supporte la sécheresse) et calcicole (supporte le calcaire).

L’histoire
Les associations végétales actuelles sont fonction des activités humaines passées et présentes. Ainsi, sur le côteau de Montcel, l’économie pastorale qui succéda à l’économie viticole a produit une lande sèche en vois d’enfrichement, du fait de la déprise agricole.


Les espèces autochtones (chênes, frênes) qui sont venues spontanément coloniser l’espace libre, cohabitant avec des espèces étrangères (robinier faux-acacia, pin noir d’Autriche) aujourd’hui sub-spontanées (plante issue d’une graine venant d’une plante d’origine cultivée, mais se reproduisant à l’état sauvage comme une plante indigène) implantées à l’origine pour lutter contre l’érosion du sol après qu’on y eut abandonné la culture de la vigne.


Les traces des vignerons sont nombreuses : parcelles allongées parallèles à la pente, murgers (tas de cailloux issus de l’épierrage des vignes) les limitant, murs de soutènement, cabanes de vigneron, acacias pour faire les échalas (piquets de vignes), maisons vigneronnes serrées les unes aux autres, groupées en villages…

Le tourisme
Le Revermont est d’abord le belvédère sur le Bresse. Le GR 59 (sentier de Grande Randonnée) qui suit la ligne de crête est un des sentiers pédestres les plus fréquentés de la région par des randonneurs à la recherche de beaux paysages, de lieux de promenade où le regard porte loin. Héla pour eux, la futaie remplaçant le taillis ferme lentement le paysage. Les collines du Revermont forment alors, quand on les regarde depuis la Bresse, une bande sombre. Ces croupes, toutes en rondeurs, deviennent une lumineuse marqueterie à l’automne.


C’est à la compréhension de cette interprétation de l’homme et de la nature qu’invite ce sentier.

Pour aller plus loin...

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Sur les pas des cavets : lire un village, lire un paysage
Sur les pas des cavets_20220629_0001.pdf
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