Partout, encouragé par la déprise agricole, un fourré dense de « mort-bois » dominé par le Prunellier progresse désormais rapidement au détriment de la pâture.

Cette dynamique à l’œuvre préfigure une reconquête par la forêt, avec l’installation d’essences indigènes (Frêne, érables, chênes, charme…) mais aussi fréquemment naturalisées : Robinier faux-acacia (cf. panneau 3), Pin noir d’Autriche (cf. panneau 11).

Deux coulées de pins noirs d’Autriche et, çà et là, la présence de sujets épars anticipent ici l’enrésinement marquant la fermeture définitive du paysage.

Au fil des vicissitudes de son histoire et de son agriculture, le Revermont a déjà probablement connu plusieurs cycles de défrichement et de reforestation…

L'analyse des données relevées à la station météorologique d'Ambérieu-en-Bugey traduit déjà une augmentation de la température moyenne annuelle de près de 2°C en comparaison de la période 1981/2010 ; un tel écart est largement suffisant pour entrainer une modification du couvert végétal, d'autant plus qu'il s'accompagne d'un accroissement sensible des canicules et sécheresses estivales.

Si les boisements continuent localement à progresser du fait de la déprise agricole, le changement climatique pourrait à terme inverser cette tendance, avec l'augmentation du risque d'incendie notamment.

D'ores et déjà, des signes d'évolution sont perceptibles :

• certaines espèces méridionales progressent vers le nord ; le cas est bien documenté pour l'Orchis géant (Himantoglossum robertianum), longtemps cantonné au littoral méditerranéen et qui vient d'atteindre le Revermont ;
  
• les espèces indigènes adaptées au climat montagnard tendent à dépérir et régresser à basse altitude : Hêtre, Sapin pectiné ;

Sur les crêtes en Treffort et Cuisiat, des plantations d'essences méditerranéennes adaptées à la sécheresse sont déjà visibles : Cèdre de l'Atlas, Sapin de Nordmann (originaire de Turquie) ; elle préfigurent peut-être le visage futur du Revermont...